Pourquoi un hôpital mobile ?
La santé et l’éducation sont deux facteurs essentiels au développement d’une population. Vu la situation géographique du Népal au cœur des Himalayas, l’accès à la santé et l’éducation reste très difficile. Aujourd’hui Kathmandu et les grandes villes du Sud (plaine du Teraï) ont certaines facilités dans ces domaines. Mais les régions reculées et très pauvres des montagnes restent désavantagées; il n’existe peu ou pas de pistes ou de routes et elles sont souvent en très mauvais état ou impraticables car la mousson y sévit en été.
Depuis l’année 2000, le Docteur Pierre Soete, chirurgien orthopédiste et traumatologue, s’est impliqué personnellement et de façon volontaire dans le développement d’un hôpital orthopédique à Kathmandu (construction de l’hôpital et formation de chirurgiens). Cet hôpital dont le personnel est exclusivement népalais, est aujourd’hui autonome financièrement. Dans le cadre des activités de cet hôpital, il a eu l’occasion d’organiser à plusieurs reprises, avec l’aide d’un médecin népalais, le Docteur Mingmar Gyalzen Sherpa, des « camps orthopédiques » dans des régions reculées du Népal et a donc pu ainsi se rendre compte du manque d’accès de cette population pauvre aux soins de santé spécialisés. Les patients doivent parfois marcher plus de 5 jours pour rejoindre de petits postes de santé ou petits hôpitaux qui ne comptent en général qu’un agent de santé, une infirmière ou au mieux un médecin généraliste. De plus, ils sont financièrement incapables de rejoindre la capitale ou les grandes villes du Sud Népal pour y recevoir des soins spécialisés. La santé et l’éducation restent cependant deux facteurs essentiels au développement d’un pays.
La tuberculose, la poliomyélite, l’ostéomyélite, les prolapsus utérins et bien d’autres encore sont des maladies directement liées à la pauvreté. 37% de la population a moins de 14 ans. Aujourd’hui 3,5% des enfants meurent encore avant l’âge de 1 an. Bon nombre d’enfants présentent des séquelles de fractures ou de brûlures. Les statistiques nationales nous montrent que 10 à 12% de la population sont affectés par l’une ou l’autre de ces maladies ou handicap physique. La plupart des hôpitaux et des médecins spécialistes sont localisés dans les grandes villes. Kathmandu compte un médecin pour 850 habitants et dans les régions reculées on compte un médecin pour 145.000 habitants.
C’est en 2009 que nous avons commencé à donner à ces régions reculées un accès à une médecine générale et une médecine spécialisée de qualité par la création d’un Hôpital Mobile. En effet, grâce à un subside de 120.000 € du Ministère de la Coopération Belge, nous avons pu acheter le matériel indispensable pour démarrer notre action.